L'univers de Marie

L'univers de Marie

Qu’est-ce qu’une ISP ?

Envoyée dimanche 07 juillet 2013 à 07:19:00

Pourquoi j'ai voulu vous parler de ce métier ?

pour ceux qui n'y ont jamais rien compris ...


Podkowinski: la folie

Une « ISP » est une infirmière spécialisée en psychiatrie !

(Ou un infirmier, les hommes sont omniprésents dans la profession, mais je vais féminiser mon propos !)

 C’est un métier qui demande un solide équilibre mental,

Beaucoup d'empathie et de curiosité.

Confrontée à un très large public, à des problèmes très variés, souvent graves, l’ISP doit également posséder, une grande ouverture d’esprit et d’immenses facultés d’adaptation.

Ses différents rôles …

« Observation »

 Qui va de l'observation dynamique clinique (repli, délires, dépression...) au repérage des différents mécanismes de défense…

 « Soutien »

  L’aide et le soutien psychologique sont des fonctions propres à l'exercice de ce métier ! Accompagner pour aider un patient dans son face-à-face avec lui-même, face à la réalité, lui donnant des points d'ancrage constructifs forts…

 « Présence »

Rester disponible à tout moment, en « pare-feu » de l’agitation, rassurante par la réponse que l'ISP peut donner à toutes situations  anormales nouvelles.

« Répétiteur »

À tout instant, l'ISP est appelée à répéter les règles à observer, les points précis du programme de soins, de la loi, un sens qui invite à acquérir des repères temporaux-spatiaux…

 « Improvisation »

 Le quotidien est fait de banalités, autant que d'imprévus. Une tension inattendue, une détresse inopinée, obligent l'ISP à s'adapter, quand le recours au cadre habituel n'est plus efficace. Il faut alors, à l’ISP use de créativité, donne des réponses personnelles, d'adaptation et de ressenti…sans jamais utiliser l’ironie, facteur de colère…

"Distrayant »

Pas question de se transformer en clown, mais de créer des ruptures, de garder la face de façon  « humoristique », l'ISP change une mise en scène, propose une autre vision de l'angoisse. Cela permet à la personne de se voir autrement que ce qu'elle perçoit d’elle-même et ressent à chaque instant de son existence …

  «Attention »

L’ISP maîtrise, fait face, sans éviter les risques d'une confrontation à la réalité, sans complaisance, et sans jugement…observation, vigilance  et surveillance, pour la protection de chacun …

« ’Écoute »

 L’ISP met en œuvre 2 formes d’écoute ! La première de l'ordre de l'entendre-entente, la seconde de type l’entendre-comprendre, l’ISP ne doit jamais oublier que  « l'écoute » ne suppose pas forcément de réponse… écouter c'est laisser entendre à l'autre qu’il existe …mais c'est aussi accepter de se confronter à la différence et la souffrance…

« Informateur »

 Pour l’équipe, l’institution, le patient, L'ISP doit se saisir de l'information pour mieux la « saisir »… Car rassembler les informations et les relayer, sans en modifier le caractère essentiel est un parcours périlleux…qui ne supporte pas la subjectivité !

Et enfin l’ISP a un rôle « participatif »

 Qui demande des connaissances du vocabulaire professionnel spécifique !

 Car l’ISP est habilitée à conduire des entretiens individuels à visée psychothérapique et à être réfèrent d'un ou de plusieurs patients… ce qui suppose un esprit analytique et critique (au sens pro du terme évidemment) !

L’ISP exerce sa profession dans diverses structures :

Le plus souvent en hôpital spécialisé (CHS) : soit en services, soit sur secteurs, les centres de santé mentale, les CMPP, les IMP, dans des associations, dans la rue et à domicile !

Eh oui c’est un métier … ce fut le mien !

Qui contrairement aux « on dit » ne s’apprend pas « QUE » dans les livres, bien qu’ils soient sans cesse présents et indispensables, au cours de notre formation, qui se finalise par un diplôme bien spécifique !

Autrefois la formation se passait en secteur hospitalier spécialisé, « sur le terrain ». Après l’obtention de notre diplôme nous devions « rembourser » l’hôpital de cette formation en y bossant un certain nombre d’années…  

Aujourd’hui c’est devenu une spécialité, on passe un diplôme d’ IDE et on se spécialise en psy

Pour la petite histoire…

On m’a souvent demandé au cours de ma formation d’être plus présente…plus incisive…plus mordante, afin d’être plus efficace !

Tous mes professeurs, psychiatres, chefs de services et autres professionnels du secteur, m’ont encouragée à lire sans cesse, avec curiosité, tous les ouvrages (auxquels je fais référence parfois), les anciens, comme les nouveaux, qui me servent à garder le contact, à m’informer sur les avancées de ces disciplines si complexes que sont la psychiatrie et la psychologie.

Pourquoi j’ai choisi ce métier ?

Par vocation ? Ooooh sûrement pas !

Par peur de la « folie » ?  assurément ! À laquelle je fus confrontée très jeune… Qu’elle est la meilleure réponse à la peur ? Si ce n’est la connaissance !

Puis je me suis passionnée pour la psychiatrie et tout ce qui s’y rattache…

J’y ai fait des rencontres extraordinaires et vécu des choses difficiles…

J’ai conservé certaines de mes « habitudes » professionnelles dans ma vie de tous les jours … (déformation ??)                                                                     J’écoute !  J’entends ! Je décortique ! J’observe ! Je dis tout haut ce que je ressens … ce que j’observe !

Ça plait ou ça ne plait pas …

En psychiatrie on dit que « la parole est salvatrice ».

Alors je me sauve !

Parler, « extraire » de soi… Ses malaises ! Ses doutes ! Ses ressentis ! Ses peurs ! Ses manques… évite d’avoir recours à des substitutifs pour palier à ses déficiences …

« S’intéresser à l’histoire de la folie et des gens, c’est aussi se donner une chance de mieux se comprendre soi-même...» Ch Nauleau, « ISP », retraitée.

C’est sûrement vrai, que je suis déformée par toutes ces années à côtoyer l’être humain dans ce qu’il a de plus étrange …

Mais finalement, je suis bien comme tout le monde…

Avec des défauts …des qualités… je fais des erreurs et je me trompe !

Un peu « normale »…

Un peu « folle »…  Qui sait ?

Je me suis aidée du livre du Dr Olivier LOUIS, pour rédiger cet article  


      

Pour en savoir plus, je vous invite à  lire :


 

La folie n’est plus ce qu’elle était… de Chantal Nauleau


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